Une opération de police contre le trafic d’êtres humains permet de sauver plusieurs dizaines de personnes en Turquie.
Plusieurs opérations indépendantes menées par la police turque ont permis l’arrestation de plus de 150 migrants à travers quatre régions différentes. Ces personnes ont ensuite été conduites aux bureaux régionaux d’immigration pour les vérifications et l’enregistrement d’usage.
Une opération d’ampleur nationale
Ces différentes opérations ont tout d’abord permis d’arrêter 53 migrants dans la région Égéenne d’Izmir. Ces derniers tentaient de rejoindre les îles grecques. Selon une source qui souhaite conserver l’anonymat, ce groupe composé majoritairement d’afghans et de syriens se trouvait sur un bateau au large du district de Dikili avant de se faire arrêter par les gardes-côtes.
Au nord-ouest de la région d’Edirne, ce sont 24 pakistanais que les forces de sécurité ont découvert dans un minibus. Le conducteur du véhicule a été maintenu en détention et accusé de trafic d’êtres humains par un tribunal local.
Au cour d’une autre opération dans le district Ayvalik de la province de Balikesir, 56 réfugiés syriens dont 20 enfants ont été découverts sur un bateau. Ils tentaient de rejoindre les îles grecques selon un communiqué du gouverneur de la région.
Au sud de la région d’Hatay, dans le district de Kirikhan ce sont 36 migrants arrivant d’Irak et de Syrie qui ont été arrêtés. Leur conducteur a été accusé de trafic d’êtres humains.
Une traversée périlleuse
Au cours de l’année ce sont des milliers de personnes qui ont tenté d’effectuer cette traversée. Le trajet à travers la mer Égée entre la Grèce et la Turquie est court mais périlleux. Les conditions de traversée hivernales rendant ce voyage encore plus dangereux que d’ordinaire. Des centaines de personnes ont ainsi péris en mer. L’Agence pour les réfugiés des Nations Unies estime que près de 2 000 réfugiés franchissent cette passe chaque mois. L’essentiel des traversées se font depuis Çanakkale, Balıkesir, Muğla, Aydın et Izmir. Ces régions Égéennes étant les plus aisées pour rejoindre la Grèce.
Une distinction difficile
Depuis le début de l’année la police turque déclare avoir secourue 251 personnes des mains de trafiquants, et si on en croit les informations du journal Turkish Daily Star c’est un total de 1222 victimes qui ont été sauvées entre 2005 et 2017. Un peu moins de la moitié de ces personnes ont été sauvés depuis 2013. Ceci correspondrait à la création de la Direction Générale de l’Immigration selon Osman Koramaz, le chef du Bureau de la Protection des Victimes du Trafic d’Êtres Humains.
Selon Tamme De Leur, expert sur la question du trafic international d’êtres humains ; « Le trafic d’êtres humains se déroule à une échelle nationale et internationale, alors que le trafic des passeurs de migrants se déroule uniquement aux passages de frontières ». Ce dernier insiste également sur le fait que la distinction entre les deux doit être nette. Ainsi le trafic d’êtres humains se produit contre la volonté des victimes. Celles-ci sont souvent destinées à se retrouver dans des réseaux de prostitutions ou d’autres activités illégales. On peut néanmoins se demander si une distinction pareille est toujours aussi évidente pour les forces de l’ordre.
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