Le Honduras a formé une unité spéciale qui s’entraîne à lutter contre le trafic de drogues dans la région. Pour la première fois, des militaires provenant de pays voisins y ont été formés.
En Amérique centrale, le “Curso CAIMAN”, l’entraînement de l’unité de lutte des forces spéciales navales honduriennes (FEN) contre les trafics de stupéfiants, entraînée par les forces spéciales des Etats-Unis, attire les pays voisins. Pour la première fois de l’histoire du CAIMAN, 4 militaires étrangers ont pris part à la formation. Parmis les 35 élèves, majoritairement honduriens, on retrouve deux marins salvadoriens et deux marins de l’armée nicaraguayenne.
La formation, qui a eu lieu en septembre à la base navale Puerto Castillo, dans la baie de Trujillo, au Honduras, apprend à ces marins militaires les opérations spéciales. Cet entraînement est né en 2012, suite à la coopération entre les Navy SEAL, forces spéciales américaines, et les autorités honduriennes.
L’entraînement physique, première phase de la formation, dure quatre semaines et est intense : avant même de pouvoir prendre part à la formation, les candidats doivent passer des tests de sélection rigoureux, et doivent prouver leur agilité à manier les armes, ainsi que leur bonne santé physique et mentale.
Une seconde phase, de tolérance et de résistance, consiste à envoyer les marins en environnement hostile pendant 86 heures, au cours desquelles ils feront face à des conditions de vie et météorologiques extrêmes. Cette phase est destinée à améliorer leurs techniques de survie.
Une fois ces deux phases passées, la troisième phase forme ce groupe déjà bien endurci sur l’organisation des opérations et leur préparation. Au total, huit semaines de formation sont nécessaires à la création de membres de ce groupe d’élite du FEN.
Le Honduras, un pays menacé par le trafic de drogues
Si les pays qui nous viennent généralement à l’esprit lorsque le trafic de drogues en Amérique du Sud est mentionné sont la Colombie et le Mexique, le Honduras n’en est pas moins épargné par ce fléau. Ses frontières maritimes sont menacées par le crime en bande organisée et le commerce illicite. Les conséquences en sont connues: la violence de nature criminelle y est fréquente, avec un taux d’homicide qui a même explosé en 2012, avec 20 meurtres par jour.
Sur le plan géographique, avec 700 kilomètres de côte avec les Caraïbes et 150 avec l’océan Pacifique, le Honduras demeure un hub essentiel du transfert de cargaisons de cocaïne.
Selon le dernier rapport du Département d’Etat américain sur la stratégie de lutte contre les stupéfiants, la grande majorité des drogues transitant par le Honduras passent par la voie maritime. Ce transit représenterait, chaque mois, 4 tonnes de cocaïne.
Pour lutter contre ce commerce illégal, qui requiert des opérations militaires à haut risque, l’entraînement CAIMAN perfectionnant les forces spéciales étaient donc une nécessité. Ce nouvel entraînement, dont les rangs grossissent chaque année, permet de former des acteurs efficaces face au fléau qui affecte l’Amérique centrale.
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