Malgré les millions dépensés dans l’acquisition de scanners corporels on retrouve toujours des armes dans les prisons de l’Ontario.
Mercredi dernier un détenu a eu le visage lacéré par une lame en céramique dans le centre de détention de l’est de Toronto. Cet incident intervient alors qu’un scanner corporel est à disposition depuis plus d’un an dans les prisons de l’Ontario. Son rôle est pourtant spécifiquement d’empêcher ce genre incident d’arriver dans la prison. Il semblerait que l’arme ait été introduite avant même l’arrivée du scanner, ce qui soulève bien d’autres questions.
Des armes dans les prisons de l’Ontario
Selon le surveillant pénitentiaire Jason Mushynski ; « les détenus et gardiens continuent à subir des blessures ». En effet il n’y a pas eu de fouille approfondie de l’établissement depuis l’installation du scanner corporel. Les prisons de l’Ontario qui installent des scanners corporels ne fouillent que les nouveaux détenus, pas ceux qui sont déjà dans la prison et pourraient cacher de la contrebande dans leur cellule ou sur leur personne. C’est un comble car le scanner SecurPass Full-body X-Ray est sensé détecter les lames en céramiques. Celles-ci se font de plus en plus populaires dans les prisons de l’Ontario, sans même parler des drogues.
Le ministère de protection de la communauté et des services correctionnels avait pourtant fait l’annonce de cette installation en grande pompe en 2016. Le projet avait coûté 10 millions de dollars pour des installations prévues dans 26 prisons. Aujourd’hui seulement 17 ont été installés. Par ailleurs une enquête de CityNews datant de janvier a révélé une pléthore de problèmes avec les machines. Le principal soucis est qu’aucune formation n’était donnée au personnel. On a pu voir les scanners prendre la poussière pendant plusieurs mois, sans même être branchés. Depuis le problème semble avoir été résolu mais cela ne change rien à la question de la contrebande qui s’est infiltrée depuis des années.
Des réclamations du personnel pénitentiaire
Les agents se félicitent de l’efficacité des scanners mais selon eux ce n’est pas suffisant. Chad Oldfield souligne qu’il a « insisté pour effectuer une fouille complète depuis le premier jour ». Cependant on lui aurait répondu que ; « ça n’arriverait pas à cause de l’impact que cela aurait sur les opérations et sur les détenus ». Les agents accusent l’administration pénitentiaire de faire la sourde oreille quant à la contrebande déjà présente dans les prisons. Il semblerait que la seule fouille complète ait eu lieu à Lindsay suite à l’agression d’un surveillant ; lacéré à de nombreuses reprises par une arme de contrebande. L’opération a pris trois semaines et une demi douzaines de lames de céramiques, diverses armes et beaucoup de drogue ont été retrouvés.
Ce n’est pas un cas isolé ; la fouille d’une cellule à Milton avait permis la découverte de six lames et d’autres armes de fortune. Malheureusement il semble que le ministère ait décidé de botter en touche sur cette question. Le porte-parole du ministère Andrew Morrison affirme néanmoins ; « la sécurité des détenus et du personnel est de la plus haute importance pour le ministère ». Il semblerait qu’une fronde couve chez les surveillants pénitentiaires qui ne se sentent pas soutenu par leur administration, malgré de nombreuses requêtes pour effectuer des fouilles approfondies.
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