Les garde-côtes américains luttent contre la recrudescence de navires furtifs et rapides prévus pour transporter la drogue dans l’océan pacifique

Au cours des derniers mois près de 21 318 kilos de cocaïne ont été arraisonnés dans l’est du pacifique. Selon les autorités fédérales la valeur à la revente de ces cargaisons est de 721 millions de dollars. Ces arrestations ont été effectuées par les forces américaines et canadiennes au large de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud. Ces opérations anti-drogue font partie d’une mission permanente visant à freiner le flux de drogue entrant aux États-Unis. Le but est d’opérer les saisies au plus près des pays producteurs selon les autorités, selon la logique également adoptée par la Marine nationale française de la lutte au plus près. Cependant les garde-côtes voient leurs opérations entravées par la recrudescence de navires furtifs dits LPV (Low Profile Vessels).

Go Fast, de l’histoire ancienne?

Les garde-côtes sont en train de battre des records en terme d’arrestations en mer. Cependant, ces dernières années, les dernières opérations ont révélé une tactique de plus en plus importante de la part des trafiquants. Les moyens de transport, en particulier, ont beaucoup évolué. Depuis juin, les forces de l’ordre ont ainsi arraisonnées 13 LPV dans les eaux caribéennes. Ces navires, à la ligne de flottaison basse et construit en matériaux composites comme la fibre de verre et le bois, réussissent à réduire leur signature radar et passer inaperçus pour les navires (mais pas pour les hélicoptères ou les drones). Par ailleurs ces navires furtifs restent des embarcations rapides, ce qui en fait une solution de rechange particulièrement prisée des narcotrafiquants.

Si les LPV ne représentent pas un phénomène nouveau, la baisse drastique de leurs coûts de fabrication au cours de la décennie 2010 a favorisé leur recrudescence, ce qui en fait un problème de poids dans ce perpétuel jeu du chat et de la souris que se livrent services anti-drogues et narcotrafiquants. Et ces navires furtifs ne sont qu’une infime partie de l’avantage technologique qu’ont les cartels. Ces derniers ont déjà utilisé des sous-marins autonomes, des drones et des navires à haute vitesse pour transporter leurs cargaisons. Que ce soit de la drogue, des armes ou de l’argent liquide, tous types de saisies ont été réalisées dans ces embarcations. Ces méthodes ne sont d’ailleurs pas abandonnées, comme le montre l’arraisonnement de deux sous-marins aux côtés des navires furtifs.

Des opérations sans fins

Selon l’amiral Fred Midgette, le commandant des garde-côtes du pacifique ; « Ces drogues ne finiront pas dans les rues de l’Amérique, ce qui est une victoire d’une certaine façon ». Au cours de la même conférence de presse il a également tenu à nuancer son propos ; « Cependant nous voyons cette menace de façon plus large, nous observons que le fléau des drogues reste un problème pour nos pays, mais aussi pour toutes les nations du globe, et spécialement dans l’hémisphère ouest ».

Selon les garde-côtes du pacifique les cartels trafiquent plus de 97 % de la cocaïne vers les États-Unis et le Canada par une route maritime ; ceci est la première étape du voyage. Les drogues sont au départ trafiquées en grande quantité depuis les pays producteurs jusqu’aux pays intermédiaires de l’Amérique centrale et le sud du Mexique. La cocaïne est ensuite divisée en cargaisons plus petites pour lui faire passer la frontière. Il semble que la coalition de 19 pays collaborant avec les groupes de travail américains et canadiens ne soient toujours pas capables d’empêcher ce trafic par la simple répression.