La population thaïlandaise est très friande de ce produit et les bas prix dans les pays voisins encouragent la contrebande d’ail
Le problème est si prégnant que l’armée thaïlandaise a été appelée en renfort. La chute des prix de l’ail a été le facteur déterminant pour le pays ; la police ne suffit plus à endiguer le problème. C’est une véritable crise ; la contrebande d’ail passe illégalement la frontière en grande quantité. Les officiers de l’armée travaillent actuellement en collaboration avec le département des douanes et le ministre du commerce. Selon Boonyarit Kalayanamit, le directeur général du département du commerce intérieur, le but est « d’éradiquer » la contrebande.
La contrebande d’ail hors de contrôle
Du fait de la contrebande de ce légume les fermiers du pays souffrent de la chute des prix de l’ail. Les prix ont dégringolés ; de 115 baht (3,06 euros) le kilo à la même période l’année dernière le prix est désormais à 77,5 baht (2,06 euros). Selon M. Boonyarit les trois départements travaillent actuellement de concert pour « résoudre le problème, tout particulièrement celui de la contrebande d’ail depuis les pays voisins ».
Toute personne trouvée en possession ou transportant de l’ail d’importation sans permis risque désormais «au moins cinq ans » de prison. L’amende peut également monter jusqu’à 140 000 baht (3722 euros). Toujours selon M. Boonyarit les deux peines peuvent s’additionner. Le pays doit importer 44 000 tonnes d’ail par an pour répondre à la forte demande. On estime que 121 000 tonnes d’ail sont consommées chaque année. Le problème est donc d’importance malgré son aspect relativement anodin.
L’ail de Chine à l’origine du problème
Le gouvernement thaïlandais n’a pas voulu nommer les pays d’origine de la contrebande d’ail. Cependant ce n’est pas difficile de savoir vers qui les yeux se tournent. En effet, la Chine qui partage une frontière avec le pays est le plus gros producteur d’ail au monde. Le but est sans doute de ne pas se mettre à dos ce puissant voisin par un impair diplomatique.
Les derniers chiffres disponibles montrent que la chine était responsable de 72,8 % des exportations mondiales d’ail en 2016. On estime la valeur de ce marché à plus de 2 milliards d’euros. La chine devance de loin l’Espagne, le numéro deux mondial, responsable de 11,4 % des exportations. Le prix de l’ail chinois connaît cependant aussi de fortes fluctuations. En mars il a atteins sont prix le plus bas avant même la moisson, après avoir atteint des prix records entre 2015 et 2017. Un kilo d’ail chinois est actuellement évalué à des prix bien inférieur à ceux du marché thaïlandais, y compris après leur propre baisse. Le problème n’en est donc qu’à ses débuts.
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