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République Dominicaine : le tourisme du sexe affecte la jeunesse
le
Par
Julie Boulet
Si la Thaïlande est généralement le premier pays nous venant à l’esprit lorsque le tourisme sexuel est mentionné, elle n’est pas la seule concernée par ce fléau. En République Dominicaine, la prostitution affecte la jeunesse du pays.
La prostitution en République Dominicaine est une activité légale pour les majeurs. Entre 60 000 et 100 000 femmes travaillent en tant que prostituées dans le pays : des Dominicaines, mais aussi des individus venus de Haïti.
Mais ces pratiques ont donné naissance au tourisme sexuel au sein du pays caribéen. De nombreuses jeunes filles se retrouvent employées dans le milieu.
Un phénomène courant
Il n’est pas difficile de dresser le portrait robot du touriste venu profiter de la prostitution : souvent des hommes entre 50 et 80 ans, ils viennent principalement de pays occidentaux.
Ce sont dans les zones urbaines, notamment aux abords des plages, que ces touristes se rendent. Mais le manque de contrôle des autorités quant aux prostituées pose problème : selon une enquête de la mission pour la justice internationale, 25% des prostituées travaillant en République Dominicaine seraient mineures.
La prostitution des personnes mineures est pourtant interdite par la loi et peut être punie de 30 ans de prison, tout comme le proxénétisme, mais cela n’empêche pas les jeunes filles, parfois âgées de seulement 12 ans, à travailler.
Les clients viennent de loin pour profiter de ces services. Si la prostitution est légale ou tolérée dans certains pays d’Europe, elle est bien plus réglementée et il est rare de trouver des mineures sur le marché.
Les jeunes garçons sont populaires sur le marché, et leur âge attire : il est rare que ces travailleurs du sexe dissimulent leur âge, étant généralement mieux payés en étant mineurs. Certains arrivent même à trouver des clients réguliers effectuant des allers-retours pour leur rendre visite, pouvant obtenir jusqu’à 500 dollars par jour, soit trois fois le salaire mensuel moyen.
Des stations balnéaires
Chaque année, 6 millions de touristes tous genres confondus se rendent en République Dominicaine, dont les plages et paysages attirent. Un chiffre qui devrait atteindre les 10 millions au cours des prochaines années, en faisant la destination touristique la plus prisée dans les Caraïbes.
La station balnéaire de Boca Chica est la plus proche de Saint-Domingue, la capitale du pays. C’est là que les enfants sont les plus à risque d’être exploités. Les touristes attirent notamment les plus pauvres, en vendant des souvenirs ou des bonbons sur la plage, en leur promettant de l’argent facile.
Les proxénètes, qui prennent environ 30% de la transaction, savent combler les besoin des touristes qui pensent bien faire en aidant ces jeunes Dominicains à survivre en créant des emplois. Ils trouvent facilement des jeunes filles ou garçons à proposer aux clients, et répondent aux requêtes spécifiques, notamment celles des touristes à la recherche de vierges pour lesquelles ils sont prêts à payer plusieurs centaines de dollars.
D’autres prostituées choisissent d’utiliser internet pour éviter de travailler de nuit dans la rue, et trouvent leurs clients au travers des réseaux sociaux, via lesquels les paiements sont effectués. Une technique efficace, mais peu courante, pour éviter les proxénètes ou les conflits de territoires avec d’autres travailleurs du sexe.
Un trafic encouragé par la pauvreté
En République Dominicaine, une fille sur quatre met un terme à sa scolarité, étant tombée enceinte. L’éducation est gratuite, mais cesse d’être obligatoire au niveau secondaire. Résultat: à partir de 14 ans, les jeunes Dominicains peuvent quitter l’école sans conséquences.
La situation familiale joue aussi un rôle crucial dans cette prédominance de la prostitution et du tourisme sexuel. De nombreuses Dominicaines se rendent à l’étranger pour travailler, et leurs enfants sont souvent éduqués par leurs grands parents ou leurs oncles et tantes. Les familles encouragent notamment les jeunes filles à leur travailler pour leur permettre de vivre. Malgré le faible taux de chômage (5,1%), les salaires sont très bas et une prostituée peut facilement gagner 10 dollars en une journée, le double du salaire quotidien.
Si les jeunes prostituées ne sont pas toutes forcées au travail par des proxénètes, elles disposent cependant de peu de choix. Elles doivent travailler pour survivre, et l’argent domine leurs besoins : avoir accès aux biens de base, nourrir leur famille et leurs enfants, et si elles y parviennent, financer des formations…
Des lois rarement appliquées
Bien que la prostitution des mineures soit illégale, il est rare qu’elle soit punie par les institutions. En 2015, seules 20 personnes ont été condamnées pour proxénétisme et prostitution, le gouvernement voulant continuer à attirer des touristes qui représentent près de 10% du PIB, avec 6,72 millions de dollars de revenu en 2016.
Il en va de même pour les hôtels : ceux-ci sont censés vérifier l’identité de leurs clients et de leurs invités, interdisant l’accès aux travailleurs du sexe mineurs, mais cette règle est rarement respectée.
Dans ce pays très religieux, la prostitution est vue comme un péché. Beaucoup de jeunes filles espèrent trouver un travail à l’étranger ou reprendre leurs études, mais le faible niveau d’éducation est une barrière d’entrée difficile à faire tomber. L’indice d’égalité des genres classe le pays 105e sur 152 recensés, et les femmes de représentent une 19,1% du parlement, un chiffre peu encourageant pour les jeunes filles issues de milieux pauvres.
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Bongbong Marcos contre la contrebande de produits agricoles

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25 mai 2023
Bongbong Marcos envisage des inspections préalables à l’expédition pour lutter contre la contrebande de produits agricoles
Bongbong Marcos, le président philippin, propose une solution pour lutter contre la contrebande de produits agricoles dans le pays. Il suggère la mise en place d’inspections préalables à l’expédition, afin de renforcer les contrôles et de prévenir efficacement le trafic illégal.
Une proposition d’apparence simpliste
Selon Marcos, le commerce illicite de produits agricoles est un problème majeur aux Philippines, entraînant des pertes économiques considérables pour les agriculteurs locaux et un préjudice pour l’industrie agricole du pays. Les produits agricoles, tels que le riz, le sucre et d’autres denrées alimentaires de base, sont souvent vendus à des prix inférieurs sur le marché noir, ce qui crée une concurrence déloyale pour les agriculteurs légitimes.
L’idée de BongbongMarcos est d’effectuer des inspections rigoureuses avant l’expédition des produits agricoles, à la fois au niveau des ports et des points de vente. Ces inspections permettraient de vérifier l’origine des produits, de détecter d’éventuelles falsifications de documents et de s’assurer de la conformité aux réglementations en vigueur. L’objectif principal de cette proposition est de dissuader les trafiquants en rendant la contrebande plus difficile et risquée. En introduisant des contrôles plus stricts, Marcos espère réduire le volume de produits illégalement importés et protéger les intérêts des agriculteurs locaux.
Le plan compliqué de Bongbong Marcos
Cependant, certains experts soulèvent des préoccupations quant à la faisabilité et à la mise en œuvre de ces inspections préalables à l’expédition. Ils soulignent que cela pourrait entraîner des retards dans les opérations commerciales légitimes et augmenter les coûts pour les entreprises. Il faudrait également mettre en place des ressources adéquates, telles que des agents de contrôle supplémentaires et des équipements de détection sophistiqués, pour mener à bien ces inspections.
La contrebande de produits agricoles est un problème complexe qui nécessite une approche holistique. Outre les inspections préalables à l’expédition, il est important de renforcer les mesures de lutte contre la corruption, d’améliorer la coopération entre les organismes d’application de la loi et de sensibiliser le public aux conséquences néfastes de la contrebande sur l’économie et les moyens de subsistance des agriculteurs. Il reste à voir si la proposition de Marcos sera mise en œuvre et si elle contribuera efficacement à réduire la contrebande aux Philippines.

Un camionneur est accusé d’avoir transporté des valises de cocaïne d’une valeur de 3,5 millions de dollars
Le camionneur accusé d’avoir transporté la drogue, a nié avoir vu ou récupéré des valises de cocaïne lors de son témoignage devant le tribunal. Selon les procureurs, ce dernier aurait joué un rôle clé dans l’acheminement de 62 kilogrammes de cocaïne à travers la frontière. Les valises contenant la drogue auraient été dissimulées dans le compartiment de chargement de son camion. Cependant, le camionneur affirme qu’il n’était pas au courant de la présence de la cocaïne et qu’il n’a jamais manipulé les valises incriminées.
Un suspect niant les faits
Lors de son témoignage devant le tribunal, le camionneur a maintenu sa position selon laquelle il n’avait aucune connaissance de la contrebande de drogue. Il a affirmé qu’il avait simplement effectué son travail en tant que chauffeur de camion et qu’il ignorait tout des activités illégales qui se déroulaient derrière lui. Il a également déclaré qu’il n’avait jamais remarqué de comportement suspect ni de signes indiquant la présence de valises de cocaïne dans son véhicule.
Malgré les dénégations du conducteur, l’accusation a présenté des preuves tangibles pour étayer son accusation. Des enregistrements vidéo provenant de caméras de surveillance ont été présentés au tribunal. On peut y voir des individus non identifiés manipulant les valises à l’arrière du camion. Les procureurs ont également utilisé des écoutes téléphoniques et des documents financiers qui, selon eux, démontraient la complicité du camionneur dans le trafic de drogue.
Des valises de cocaïne tombées du camion?
La défense due l’accusé s’appuie sur le fait que les preuves présentées par l’accusation ne sont pas concluantes et qu’il existe une possibilité que les valises aient été placées dans son camion à son insu. L’avocat de la défense a remis en question l’authenticité des enregistrements vidéo, affirmant qu’ils pourraient avoir été manipulés ou falsifiés. De plus, la défense a souligné que les écoutes téléphoniques ne prouvaient pas directement la participation du camionneur au trafic de drogue.
Le procès du camionneur accusé de trafic de drogue d’une valeur de 3,5 millions de dollars est un cas complexe qui repose sur des preuves circonstancielles. Singh, le principal accusé, continu à clamer son innocence et a plaidé non-coupable.

La lutte contre la criminalité transfrontalière entre le Canada et les États-Unis est en train de devenir un véritable enjeu de sécurité nationale
Le Canada et les États-Unis partagent une frontière terrestre de plus de 8 891 kilomètres, la plus longue frontière non défendue au monde. Cette frontière est traversée quotidiennement par des millions de personnes, des biens et des services. Toutefois, les deux pays sont confrontés à des défis communs en matière de criminalité transfrontalière, tels que la traite des êtres humains, le trafic de drogue et la contrebande d’armes à feu.
Partage des données de la criminalité transfrontalière
Le Canada et les États-Unis ont signé un accord pour partager les données relatives à la criminalité transfrontalière. Cet accord, appelé la Déclaration commune sur le crime transfrontalier, permet aux deux pays de collaborer pour combattre la criminalité organisée.
Selon l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), plus de 1 200 armes à feu ont été saisies à la frontière canado-américaine en 2020. De plus, plus de 95 000 personnes ont été refoulées à la frontière canadienne en 2019 pour des raisons de sécurité, notamment en raison de la menace qu’elles représentaient pour le Canada. Le partage de données est essentiel pour lutter contre la criminalité transfrontalière, car cela permet aux autorités des deux pays de mieux comprendre les tendances et identifier les réseaux criminels.
Coopération pour la sécurité frontalière
En plus de partager les données sur la criminalité transfrontalière, le Canada et les États-Unis travaillent ensemble pour renforcer la sécurité à la frontière. Les deux pays ont mis en place des programmes pour améliorer la sécurité des voyageurs et des marchandises. Par exemple, le Programme des voyageurs fréquents (NEXUS) permet aux voyageurs préapprouvés de passer rapidement et facilement les contrôles frontaliers. De même, le Programme d’autorisation de voyage électronique (AVE) facilite les voyages des visiteurs étrangers au Canada en réduisant les temps d’attente aux contrôles frontaliers.
Le Canada et les États-Unis travaillent également ensemble pour protéger les infrastructures critiques à la frontière, tels que les ponts et les tunnels. Les deux pays ont signé un accord pour coopérer sur la sécurité des infrastructures transfrontalières, ce qui permet de prévenir les menaces à la sécurité. La collaboration entre les deux pays est essentielle pour lutter contre ce fléau, et le partage de données sur la criminalité transfrontalière est un élément clé de cette collaboration.
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