Une nonne du Missouri a été appréhendée en train d’importer de la cocaïne en Australie. Denise Marie Woodrum s’est défendue en expliquant que son petit ami Hendrick Cornelius s’était servi d’elle

La cocaïne était cachée dans les talons d’escarpins bien emballés. L’homme, qu’elle connaissait seulement en ligne, l’aurait transformé en « mule » pour son trafic à l’aide de ce qu’elle croyait être des cadeaux, mais qui cachaient en réalité de la cocaïne. Rebecca Neil est l’avocate de cette nonne de 51 ans. La semaine dernière, elle a plaidé à la cour que « [Denis Marie Woodrum] a été transformée par ce Hendrick Cornelius – ou qui que ce soit qui se cache derrière cette identité – de manière à lui être très rentable. Il l’a envoyé en balade lui rapporter des objets. C’est ainsi que tout a commencé. »

Un contrôle de routine à l’aéroport de Sydney mène à la saisie de plus d’1kg de cocaïne

Woodrum était nonne chez les Adoratrices du Sang du Christ. Lorsqu’elle a atterri à l’aéroport de Syndey le 4 août 2017, elle a participé à une fouille de routine. Elle a alors déclaré venir visiter le Harbour Bridge et l’aquarium. Elle a également affirmé que les chaussures dans sa valise étaient un cadeau pour sa mère. Mais pendant la fouille, de la drogue fut trouvée dans le talon haut d’une chaussure, dans un porte-feuille, et dans des boutons de vêtement.

Lorsqu’on lui a annoncé que de la cocaïne avait été trouvée dans ses chaussures, Woodrum aurait répondu « Comment ça ? Il y en a beaucoup ? » Or c’est plus d’un kg de cocaïne en tout que les officiers auraient trouvé dans ses affaires. Plus tard, la femme expliquera aux enquêteurs qu’on lui avait remis ces vêtements en Amérique du Sud pour qu’elle les donne à des gens à Sydney, qu’elle ne connaissait pas. Pendant sa garde à vue, son correspondant continuait à prendre de ses nouvelles : « ça va ? », « tu fais quoi mon cœur ? », « tu es en taxi ? »

Manipulation ou complicité ? La justice n’a toujours pas tranché

A ce jour, les deux ne se sont jamais rencontrés. Woodrum est restée enfermée depuis sont arrestation. Le 31 janvier 2018, elle a plaidé coupable d’importation de substance illicite ; mais les autorités ne sont toujours pas certaine qu’elle savait ce qu’elle faisait. En attendant, la Police Fédérale d’Australie s’en amuse sur sa page Facebook : « en dehors de son crime évident contre le bon goût vestimentaire, elle a également été accusée d’importer de grandes quantités de drogues sur le territoire australien, à savoir de la cocaïne. » La juge d’instruction Penelope Wass, quant à elle, semble moins encline à rire. Elle a ainsi affirmé trouver l’histoire de Woodrum « inconsistante et difficile à croire par certains détails. »

Le père de Woodrum, Thomas Rozanski, s’est dit choqué du comportement de sa fille. Il s’est toutefois également montré tendre envers elle : « Je sais que c’est une bonne personne, a-t-il dit. Elle est consciencieuse quand il s’agit des sentiments des autres, et elle essaie de faire de son mieux. Je pense qu’elle s’est simplement retrouvée dans une situation qui la dépassait. Son erreur a été de ne pas nous en parler. La première fois que nous avons entendu parler de cette affaire, elle était déjà enfermée ici en Australie. »