Trafic de drogue
Stup : une cellule du renseignement opérationnel dans les Pyrénées-Orientales

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Margaux Duquesne
Philippe Badie (commandant de police adjoint à la direction interdépartementale de la police aux frontières), Jean-Marc Rebouillat (directeur départemental de la sécurité publique), Philippe Chopin (préfet) et Frédéric Martinez (chef de l’antenne police judiciaire de Perpignan), mardi 4 juin 2019. Photo : Léo Ardourel.
Un nouveau dispositif a été lancé mardi 4 juin, dans les Pyrénées-Orientales. La CROSS, la cellule du renseignement opérationnel sur les stupéfiants, veut améliorer le partage d’information entre les services.
Ce dispositif vise à simplifier la remontée de renseignements des policiers sur le terrain. Le but est d’améliorer la coopération entre les différents services : police judiciaire, sécurité publique et police des frontières, dans un premier temps. Plus tard, le protocole sera élargi aux douanes ainsi qu’à la police municipale.
Concrètement, les agents pourront inscrire quelques lignes dans une boîte mail dédiée afin de partager les renseignements récoltés sur le terrain. Ce système remplace ainsi, pour le partage d’information en interne, la rédaction fastidieuse de longs rapports. Les renseignements seront ensuite recoupés, puis traités.
Ainsi, pour Jean-Philippe Fougereau, directeur du service régional de police judiciaire de Montpellier, au micro de Léo Ardourel pour 100% Radio : « L’objectif est d’avoir une vue générale de toutes les informations que peuvent recueillir les policiers, de pouvoir les centraliser, les recouper afin, plus tard, d’initier des enquêtes judiciaires. »
Instaurer la culture du partage
De plus, Jean-Marc Rebouillat, directeur départemental de la sécurité publique, précise que ce nouveau procédé vise aussi à faire évoluer les mentalités au sein des différents services : « La culture de lutte contre les stups, c’est un peu de la jalousie professionnelle. On a tendance à travailler entre soi, à gérer ses indics, ses renseignements… Ne pas donner l’info de peur que l’affaire échappe à l’enquêteur. Or là, celui qui sera à l’origine de l’info, sera à la réalisation de l’affaire. Il faut instiller un circuit très fluide et transparent (…) développer une culture de la confiance. ».
À cet égard, le choix des Pyrénées-Orientales n’est pas un hasard. Ce département frontalier est un axe de transit stratégique du trafic de stupéfiants, depuis l’Espagne, à destination de l’ensemble de l’Europe. En 2018, 17 tonnes de cannabis ont été saisies dans ce département, sur 115 tonnes pour les saisies nationales.

Près de deux kilos de cannabis ont été saisis dans le centre de Perpignan en mars 2019. Une opération conjointe de la BAC et des policiers de la brigade des stupéfiants © photo DDSP 66
D’autre part, le recueil de ces renseignements de terrain pourra renforcer les luttes contre d’autres trafics comme le proxénétisme, la contrebande ou la traite des êtres humains.
La première CROSS a été mise en place à Marseille, il y a deux ans. Là-bas, cette méthode a permis de cartographier les points de deal, par exemple. Des CROSS, actuellement au nombre de 25, ont également été instaurées à Paris, puis à Toulouse, Lyon, Montpellier et Lille. Au final, ce protocole sera généralisé à tous les quartiers de reconquête républicaine.

Les quinze premiers quartiers de reconquête républicaine mis en place en 2018 / Source ministère de l’Intérieur

Les autorités fédérales ont récemment saisi plus de 400 kg de fentanyl lors d’une opération anti-contrebande menée aux États-Unis.
Cette opération, qui a duré plusieurs mois, a été menée en collaboration avec les forces de l’ordre de plusieurs pays. Cette saisie de fentanyl est l’une des plus importantes de l’histoire et souligne l’ampleur du problème de la contrebande de drogues.
Une opération de grande envergure
Selon les autorités, cette opération de grande envergure a permis de saisir plus de 900 livres de fentanyl, d’une valeur estimée à plusieurs millions de dollars. Cette drogue était destinée au marché américain, où le fentanyl est responsable d’un grand nombre de décès liés aux overdoses chaque année. Les autorités ont également saisi des armes à feu, des véhicules et des biens immobiliers lors de cette opération.
Le fentanyl est un opioïde synthétique extrêmement puissant qui est 50 à 100 fois plus puissant que la morphine. Il est souvent mélangé à d’autres drogues pour augmenter leur effet, mais cela peut également augmenter considérablement le risque de décès par overdose. Cette saisie de fentanyl est une réponse aux problèmes de santé publique liés à la contrebande de drogues illicites, qui ont un impact important sur les communautés à travers les États-Unis.
Une réponse aux problèmes de santé publique
Selon le procureur général adjoint en charge de la lutte contre la drogue, «cette opération montre que les autorités sont déterminées à poursuivre les trafiquants de drogue qui mettent en danger la vie de millions de personnes aux États-Unis chaque année». Les autorités travaillent également à renforcer les lois contre la contrebande de drogues illicites et à sensibiliser le public aux dangers de ces drogues.
La saisie de plus de 400 kg de fentanyl lors de cette opération anti-contrebande est un exemple de la détermination des autorités à lutter contre le trafic de drogue et les problèmes de santé publique qui en découlent. Cette opération est une réponse importante aux défis posés par la contrebande et souligne l’importance de la collaboration entre les forces de l’ordre de différents pays pour mettre fin à ce fléau.

Utilisation de sacs de drogue sur les pigeons dans les prisons de Colombie-Britannique, au Canada
Les autorités pénitentiaires de la Colombie-Britannique ont récemment signalé une nouvelle tentative d’introduction de drogue dans la prison de Matsqui, cette fois à l’aide d’un pigeon. Selon la porte-parole du Service correctionnel du Canada, Liliana Vargas, «les trafiquants de drogue utilisent toutes les méthodes possibles pour faire entrer de la drogue en prison, y compris l’utilisation d’animaux».
Deuxième tentative d’utilisation de pigeons
Les pigeons entraînés à transporter des sacs de drogue constituent une nouvelle méthode. Cette deuxième tentative souligne les défis auxquels sont confrontées les autorités pénitentiaires pour empêcher le trafic de drogue dans les établissements pénitentiaires.
Les autorités ont souligné que la première tentative d’utilisation de pigeons pour introduire de la drogue dans la prison de Matsqui avait eu lieu en 2019 et avait été découverte grâce à la vigilance du personnel. Les pigeons avaient été entraînés à transporter des sacs de drogue dans la prison. Selon la porte-parole du Service correctionnel du Canada, cette méthode d’introduction de drogue en prison est de plus en plus courante dans le monde entier.
Collaboration entre les autorités pénitentiaires et les forces de l’ordre
La police de la Colombie-Britannique enquête actuellement sur cette affaire et travaille en collaboration avec les autorités pénitentiaires pour renforcer la sécurité à la prison de Matsqui. Selon l’inspecteur Jeff Scott de la Gendarmerie royale du Canada, «nous prenons cette affaire très au sérieux et nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités pénitentiaires pour identifier les responsables». Les autorités ont également appelé le public à signaler toute activité suspecte près de la prison.
L’utilisation de pigeons pour introduire de la drogue dans les prisons de la Colombie-Britannique est un défi pour les autorités pénitentiaires qui doivent être vigilantes et continuer de travailler ensemble pour renforcer la sécurité dans les prisons et prévenir l’introduction de substances illicites. Comme l’a souligné Liliana Vargas, «la collaboration entre les autorités pénitentiaires et les forces de l’ordre est essentielle pour lutter contre l’introduction de drogue en prison».

Les entreprises de transport maritime s’allient aux autorités néerlandaises et belges contre le trafic de drogue
Cinq entreprises incontournables dans le transport maritime de conteneurs dans les ports d’Anvers et Rotterdam ont signé un engagement commun. Ces dernières affirment qu’elles collaboreront entre elles, avec les ports et les gouvernements pour combattre le trafic de drogue sur leurs bateaux et au débarquement. Cette déclaration contre le trafic de drogue international et le crime organisé souhaite devenir le nouveau standard à l’échelle globale. Ce niveau de coopération entre transport maritime et autorités est du jamais vu.
5 % pour de la cocaïne mondiale passe à Anvers et Rotterdam
Selon le responsable des douanes néerlandaises, Aukje de Vries; «Les saisies records des ports d’Anvers et de Rotterdam montrent l’ampleur gigantesque du trafic de drogue dans les deux pays». Cette déclaration a été faite au cours de la signature de l’accord. Sur une note plus positive, de Vries s’est félicité de la solidarité renouvelée entre les différents acteurs en présence. Le premier ministre belge et les maires de Rotterdam et Anvers, ainsi que d’autres ministres étaient également présents lors de la signature.
Les autorités ont souligné que la situation était propice pour le trafic de drogue et la mafia. Les millions de conteneurs et les dizaines de milliers d’employés rendent la situation presque incontrôlable. La nature même de ce commerce est un problème quasi insurmontable pour les autorités. En 2022, on a estimé que 5 % de la cocaïne mondiale passait par les ports d’Anvers et de Rotterdam. De nombreuses interventions policières ont eu lieu et de nombreuses saisies ont été effectuées. Mais le transport maritime reste encore et toujours aux prises avec ce problème.
Les compagnies de transport maritime s’unissent
La semaine passée l’équipage d’un navire arrivant en Belgique a été pris d’assaut. Ces trafiquants armés présumés cherchaient de la cocaïne à bord du navire. En décembre, un autre navire a dû faire demi-tour et s’ancrer au large après une menace d’attentat à la bombe. Cette affaire serait aussi liée au trafic de cocaïne que les autorités ont retrouvé à bord par la suite. Selon les autorités les problèmes de deux ports seraient connectés. Il est donc logique qu’une coopération internationale directe entre les gouvernements et ces deux entités soit mise en place.
Les responsables des entreprises de transport maritime MSC, Maersk, CMA-CGM, Hapag-Lloyd, et Seatrade Group semblent aussi de cet avis. Elles promettent de leur côté de mettre en place des conteneurs intelligents qui permettront d’avoir un contrôle plus direct et un meilleur suivi. Ces derniers seront mis en place en priorité pour les cargaisons sensibles. Une meilleure protection des conteneurs et de l’accès aux zones portuaires va aussi être mise en place. Des systèmes de sécurité biométriques pourraient entre autres être mis en place.
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