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Trafic de drogue

Le Nigéria, un futur narco-état?

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La production de métamphétamines est en hausse constante dans le pays le plus peuplé d’Afrique.

Au cours des dix dernières années, le Nigeria est devenu l’un des centres de production de la métamphétamine, une drogue psychostimulante extrêmement addictive et dévastatrice. La découverte d’un premier laboratoire de production par l’agence nationale de lutte contre le trafic de drogues (National Drug Law Enforcement Agency’s, NDLEA) à Lagos en 2011 ne faisant qu’annoncer la couleur des années à suivre. La saisie de la métamphétamine a explosé dans le pays, passant de 177 kilogrammes en 2012 à 1,3 tonnes en 2017. Le pays le plus peuplé d’Afrique serait aussi le plus expert en criminalité.

Cette drogue, qui était auparavant faite maison par ses consommateurs, est désormais produite en masse. Contrairement à l’héroïne et la cocaïne, qui nécessitent des ingrédients uniquement disponibles dans certaines régions du monde, la métamphétamine est facile à fabriquer sur tout le globe. L’Afrique est une zone particulièrement propice à la fabrication de la drogue : l’éphédrine, un ingrédient principal, est importé en masse depuis l’Inde pour être intégrée à des produits tels des sirops pour la toux, et peut facilement être déviée pour être transformée en drogue.

Malgré les risques associés à la consommation de métamphétamine, dont des hallucinations, un endommagement du système vasculaire ou des problèmes de foie et de poumons, un rapport alarmant de l’UNODC, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime couvrant 2018 publié cette année estime que 89 000 Nigérians utilisent cette drogue (au total, 238 000 se droguent à l’aide d’amphétamines diverses.) Sur les 191 millions d’habitants, 14,3 millions consomment des drogues.

En 2016, le marché s’est étendu, des dealers décidant d’engager des producteurs de drogues venant d’Amérique Latine pour mettre en place des systèmes de production à grande échelle, comme ceux présents au Mexique. 

Un laboratoire découvert en mars 2016 était d’une telle envergure qu’il pouvait produire jusqu’à 4 000 kilogrammes de métamphétamine par semaine. Au cours de l’opération, les forces de l’ordre ont intercepté cinq Nigérians, mais aussi quatre Mexicains, originaires de l’état de Sinaloa, sur lequel régnait jusque récemment le célèbre Joaquin « El Chapo » Guzman.

Des ingrédients faciles à dénicher

Ce bond de la production de métamphétamine au Nigeria est aussi dû à l’accessibilité des ingrédients nécessaires à sa fabrication. L’éphédrine, une composante chimique parfois utilisée pour le dopage par les sportifs, est régulée dans de nombreux pays, dont le Nigeria. Mais elle y est pourtant facile d’accès. En mars 2019, la NDLEA a saisi 309 kilogrammes d’éphédrine à Lagos. Selon un rapport de l’UNODC de 2017, des organisations criminelles importent la composante chimique depuis l’Afrique de l’Ouest, qui en achète plus que ce que l’industrie pharmaceutique nécessite. Selon la NDLEA, les ingrédients sont aussi parfois volés : entre 25 et 50 kilogrammes auraient été dérobés à des entreprises pharmaceutiques en 2015.

Et si une partie de la drogue produite au Nigeria y est consumée localement, elle est aussi exportée vers d’autres pays, dont l’Afrique du Sud ou elle est vendue pour des prix allant jusqu’à 10 000 euros le kilogramme. La drogue est parfois aussi transportée jusqu’en Asie du Sud-est : le Japon, notamment, y est un marché très rentable, avec des prix atteignant les 130 000 euros le kilogramme, alors que la drogue coûte environ 1300 euros à la production.

Une violence accrue

Le Nigeria n’échappe pas à la violence des cartels de trafiquants, comme au Mexique ou en Colombie. Les gangs se disputent les territoires et le marché, n’hésitant pas à tuer pour atteindre leur objectif. En août 2017, plusieurs hommes ont attaqué une église alors qu’ils étaient à la recherche d’un rival, faisant 13 morts. Selon l’enquête, les deux gangs impliqués travaillaient en Afrique du Sud, illustrant que les conflits autour des marchés ne se limitent pas seulement à la région, mais s’étendent à l’ensemble du continent.

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Le transport maritime contre le trafic de drogue

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transport maritime

Les entreprises de transport maritime s’allient aux autorités néerlandaises et belges contre le trafic de drogue

Cinq entreprises incontournables dans le transport maritime de conteneurs dans les ports d’Anvers et Rotterdam ont signé un engagement commun. Ces dernières affirment qu’elles collaboreront entre elles, avec les ports et les gouvernements pour combattre le trafic de drogue sur leurs bateaux et au débarquement. Cette déclaration contre le trafic de drogue international et le crime organisé souhaite devenir le nouveau standard à l’échelle globale. Ce niveau de coopération entre transport maritime et autorités est du jamais vu.

5 % pour de la cocaïne mondiale passe à Anvers et Rotterdam

Selon le responsable des douanes néerlandaises, Aukje de Vries; «Les saisies records des ports d’Anvers et de Rotterdam montrent l’ampleur gigantesque du trafic de drogue dans les deux pays». Cette déclaration a été faite au cours de la signature de l’accord. Sur une note plus positive, de Vries s’est félicité de la solidarité renouvelée entre les différents acteurs en présence. Le premier ministre belge et les maires de Rotterdam et Anvers, ainsi que d’autres ministres étaient également présents lors de la signature.

Les autorités ont souligné que la situation était propice pour le trafic de drogue et la mafia. Les millions de conteneurs et les dizaines de milliers d’employés rendent la situation presque incontrôlable. La nature même de ce commerce est un problème quasi insurmontable pour les autorités. En 2022, on a estimé que 5 % de la cocaïne mondiale passait par les ports d’Anvers et de Rotterdam. De nombreuses interventions policières ont eu lieu et de nombreuses saisies ont été effectuées. Mais le transport maritime reste encore et toujours aux prises avec ce problème.

Les compagnies de transport maritime s’unissent

La semaine passée l’équipage d’un navire arrivant en Belgique a été pris d’assaut. Ces trafiquants armés présumés cherchaient de la cocaïne à bord du navire. En décembre, un autre navire a dû faire demi-tour et s’ancrer au large après une menace d’attentat à la bombe. Cette affaire serait aussi liée au trafic de cocaïne que les autorités ont retrouvé à bord par la suite. Selon les autorités les problèmes de deux ports seraient connectés. Il est donc logique qu’une coopération internationale directe entre les gouvernements et ces deux entités soit mise en place.

Les responsables des entreprises de transport maritime MSC, Maersk, CMA-CGM, Hapag-Lloyd, et Seatrade Group semblent aussi de cet avis. Elles promettent de leur côté de mettre en place des conteneurs intelligents qui permettront d’avoir un contrôle plus direct et un meilleur suivi. Ces derniers seront mis en place en priorité pour les cargaisons sensibles. Une meilleure protection des conteneurs et de l’accès aux zones portuaires va aussi être mise en place. Des systèmes de sécurité biométriques pourraient entre autres être mis en place.

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Fentanyl : Une nouvelle guerre contre la drogue ?

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guerre contre la drogue

Les politiciens affirment qu’ils stopperont les trafiquants, mais les experts affirment que la guerre contre la drogue ne fonctionnera pas

Le président Biden a annoncé ce weekend qu’il lançait une opération d’ampleur contre la production et la vente de fentanyl. Cette drogue est à l’origine de 70000 overdoses par an aux États-Unis. La pression des parlementaires des deux bords se fait sentir pour que le trafic de fentanyl depuis le Mexique soit stoppé à la frontière. Cependant, le consensus parmi les experts est que les stratégies actuellement mises en place ne fonctionnent pas. Selon certains, il n’existe aucun moyen de stopper le trafic, et certainement pas avec une nouvelle guerre contre la drogue.

Les postures des politiciens

Selon l’ancien ambassadeur mexicain aux États-Unis, Arturo Sarukhan ; « Tant que les deux pays suivent les anciens paradigmes, qui n’ont pas fonctionné, nous n’avancerons pas ». Malgré ces remarques sensées, les parlementaires semblent de plus en plus en faveur de relancer la guerre contre la drogue et de renforcer la répression à la frontière. Le nombre de mort du fait du fentanyl est sans doute à l’origine de cette évolution. Il faut ajouter que certains instrumentalisent cette question à des fins politiques.

Les républicains avaient été les premiers à politiser la question pendant les élections des midterms en novembre. Ils avaient alors faussement affirmé que la question du fentanyl était liée à celle de l’immigration illégale. Désormais, les démocrates aussi poussent pour que Biden fasse pression sur les autorités mexicaines. Ils demandent que ces derniers renforcent la lutte contre les cartels. De son côté, la DEA affirme qu’ils mènent un effort international pour détruire les cartels de Jalisco et Sinaloa.

Guerre contre la drogue ou contre le Mexique ?

Le problème de cette stratégie est que l’État mexicain est tout simplement trop faible pour venir à bout des cartels. Selon Sarukhan, seules quelques agences gouvernementales ont réellement à cœur de s’en prendre à ces formidables ennemis. La corruption et l’impunité règnent au Mexique selon l’ancien ambassadeur. Les profits de ces cartels, notamment grâce au fentanyl, sont tels que leur pouvoir ne cesse de croître. Une meilleure surveillance aux frontières ne risque pas d’améliorer la situation. Cette drogue est si puissante qu’elle peut être dissimulée par toutes petites quantités.

La mésentente entre les deux pays sur cette question est aussi à blâmer. Pendant l’administration Trump le Mexique s’est retiré de presque tous les efforts de coopération et la situation ne s’est pas améliorée depuis. Les informations ne passent pas la frontière. Par ailleurs, le Mexique n’est qu’une partie du problème du fentanyl. Les précurseurs chimiques arrivent, eux, de Chine. Or, avec la tension sur la question de Taïwan, le gouvernement chinois a aussi suspendu ses efforts de coopération avec Washington. Face à ces insuffisances structurelles, il ne reste aux politiciens qu’à se présenter comme plus radicaux et bellicistes. Cette posture est d’autant plus ridicule qu’elle ne sauvera pas la vie des États-Uniens, et risque au contraire d’accroître le nombre de morts.

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Procès du ministre de la Sécurité publique mexicain

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ministre de la Sécurité publique

Le procès d’un ancien ministre de la Sécurité publique mexicain accusé de corruption a commencé récemment à New York

Les procureurs accusent cet ancien haut fonctionnaire d’État d’avoir accepté des pots-de-vin du cartel de Sinaloa. L’homme était autrefois ministre de la Sécurité publique. Il est aujourd’hui accusé d’avoir trahi son pays. Les avocats de la défense affirment de leur côté que l’accusation fait le jeu de cartels qui cherchent à se venger de Genaro Garcia Luna.

Les accusations de criminels

Luna a été responsable de l’Agence d’enquête fédérale du Mexique entre 2001 et 2005. Il a ensuite été ministre de la Sécurité publique de 2006 à 2012. Les procureurs fédéraux de Brooklyn affirment que le fonctionnaire aurait donné des informations au cartel de Sinaloa. Il leur aurait donné des informations sur leurs rivaux et aurait assuré le passage de cargaisons de drogue en échange de dizaines de millions de dollars.

Garcia Luna a été arrêté en 2019 au Texas. En 2020, il a plaidé non coupable à 5 accusations notamment pour trafic de cocaïne. Le procureur Philip Pilmar a accusé l’homme d’avoir effectué des arrestations et saisi de la drogue pour sauver les apparences. En réalité, il aurait été directement payé par l’ancien cartel de Joaquin « El Chapo » Guzman. Selon Pilmar ; « La personne qui était chargée de lutter contre le cartel de Sinaloa était en réalité leur atout le plus important ». Pilmar s’appuie sur les témoignages d’anciens membres du cartel collaborant avec les procureurs.

Valises de billets pour le ministre de la Sécurité publique

L’avocat de Luna, César de Castro, affirme que ces témoins mentent en échange d’une réduction de peine. Selon lui, il s’agirait de la meilleure manière de punir l’homme responsable de lutter contre eux depuis tant d’années. Luna a longtemps collaboré avec les services de lutte contre la drogue des États-Unis. Il était très bien connecté et présent sur des photos avec nombre de hauts responsables et présidents états-uniens.

En 2018, un proche de Guzman avait témoigné au cours de son procès. L’homme avait affirmé avoir donné une valise contenant 3 millions de dollars à Luna, en 2005 ou 2006. Un autre paiement estimé entre 3 et 5 millions dollars a aussi été payé en 2007. À l’époque, Luna avait crié à la diffamation et à l’absence de preuves. L’ancien président Calderon s’est déclaré choqué et ne rien savoir de toute cette affaire. Il en appelle à la plus haute fermeté si les faits étaient avérés.

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