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Contrebande

Trafics de médicaments et de téléphones, les fléaux de l’Afrique

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Avec une croissance prometteuse et une jeunesse toujours mieux formée, l’Afrique est un continent d’avenir. Revers de la médaille dans un continent où les structures étatiques sont encore fragiles : la contrefaçon et la contrebande explosent. Ce commerce parallèle touche particulièrement les médicaments et les téléphones.

L’Afrique est la zone au monde qui souffre le plus des faiblesses associées à un marché mal régulé. En 2018, un rapport de l’OCDE révélait que le trafic, la corruption et l’évasion fiscale faisaient perdre chaque année quelque 50 milliards de dollars aux Etats du continent. Parmi les types de trafic répertoriés par l’OCDE, on trouve des sources d’enrichissement illicites fortement médiatisées, telles que les migrants et la drogue, mais aussi des marchandises de première nécessité comme le pétrole et les médicaments.

Péril sur la santé publique

L’Afrique s’est imposée comme l’enfer des faux médicaments. 42% des signalements proviennent du continent, contre 21% en Europe et la même proportion en Amérique. En Afrique de l’Ouest, 60% de la valeur marchande des médicaments est générée par des produits contrefaits ou de qualité médiocre.

Pour bien montrer que l’enjeu dépasse celui de la propriété intellectuelle, l’OMS ne parle plus désormais de contrefaçon mais de « produit médical de qualité inférieure ou falsifié ». Les conséquences sur la santé publique sont souvent dramatiques. Un tiers des antipaludéens mis sur le marché en Afrique de l’Ouest n’est pas efficace. En 2015, onze personnes sont mortes et plus de mille ont été hospitalisées en République démocratique du Congo (RDC) pour avoir ingéré un puissant antipsychotique en lieu et place d’un sédatif.

La contrebande de médicaments est particulièrement lucrative pour les mafias en tout genre. D’après l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRCAM), mille dollars investis rapporteraient jusqu’à 500 fois plus. L’Afrique paie ici le prix de ses vulnérabilités : gouvernance faible, insuffisance du réseau de pharmacies, populations pauvres. Le marché informel, encore appelé « pharmacie par terre », y est particulièrement répandu, ce qui rend difficile toute forme de traçabilité ou de contrôle qualité. Quant aux discours de prévention, ils sont souvent perçus comme une « guerre contre les pauvres ».

La sécurité au défi des faux smartphones

Autre produit massivement touché par la contrebande : le téléphone. Impossible d’établir le volume de « faux » mobiles en circulation sur le continent, mais il se chiffre en millions. Au Kenya, l’agence anti-contrefaçons estime qu’ils représentent plus de 50% des marchandises contrefaites. Là aussi, les enjeux vont au-delà de la propriété intellectuelle. Car avec la hausse de la connectivité, les Africains ont accès à un nombre croissant de services numériques dont certains sont lourds d’enjeux de sécurité.

Ainsi, les téléphones contrefaits sont particulièrement sensibles aux logiciels malveillants utilisés par les cybercriminels pour subtiliser les numéros de cartes de crédit ou de sécurité sociale. L’expert en cybersécurité Symantec prévoit une recrudescence des tentatives de chantage et d’extorsion dans les années à venir, du simple fait qu’un grand nombre de mobiles est vulnérable aux attaques. D’autres effets néfastes sont à déplorer, tels que l’impact sur la qualité du réseau et, plus grave encore, des risques pour la santé des consommateurs. Souvent fabriqués à partir de matériaux non conformes, ces appareils peuvent contenir des niveaux dangereux de métaux et de produits chimiques tels que le plomb. Sans compter les entorses aux normes de sécurité électrique…

Un manque à gagner considérable pour l’économie locale

A ces problèmes de sécurité et de santé publique s’ajoute un enjeu économique global. Les trafics, dont les bénéfices sont réinvestis à l’étranger, quand ils ne profitent pas au terrorisme, privent les économies africaines d’investissements considérables. Leur poids sur le marché est d’autant plus regrettable qu’il existe sur place des industries en plein essor qui ne demandent qu’à supplanter les groupes occidentaux encore très présents.

C’est le cas dans le médicament, où plusieurs défis demeurent néanmoins : certification, montée en capacité de production et compétitivité. C’est le cas dans la téléphonie, où des entreprises d’ancrage continental abattent un travail discret mais efficace, à l’image de Telecel Group, implanté en Afrique centrale depuis plus de 25 ans, et premier contributeur du Trésor public en RCA.

Les trafics, et notamment la contrebande, constituent un autre problème : le manque à gagner considérable pour les Etats. Ceux-ci réagissent en renforçant leurs moyens de contrôle et de sanctions, avec des résultats qui font leur preuve. En deux ans, l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) du Maroc a contribué à la hausse des recettes fiscales, en renforçant les saisies sur un autre produit de contrebande particulièrement apprécié : le tabac. L’objectif ? Profiter du renouvellement de son partenariat avec l’entreprise SICPA pour introduire des technologies de traçabilité de pointe (codes QR, codes HRC).

Dans un contexte aussi mouvant, la qualité des services proposés et la traçabilité des produits apparaissent comme les principaux remparts contre les dérives du commerce illicite qui sévit sur le continent africain.

 

 

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Bongbong Marcos contre la contrebande de produits agricoles

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Bonbong Marcos

Bongbong Marcos envisage des inspections préalables à l’expédition pour lutter contre la contrebande de produits agricoles

Bongbong Marcos, le président philippin, propose une solution pour lutter contre la contrebande de produits agricoles dans le pays. Il suggère la mise en place d’inspections préalables à l’expédition, afin de renforcer les contrôles et de prévenir efficacement le trafic illégal.

Une proposition d’apparence simpliste

Selon Marcos, le commerce illicite de produits agricoles est un problème majeur aux Philippines, entraînant des pertes économiques considérables pour les agriculteurs locaux et un préjudice pour l’industrie agricole du pays. Les produits agricoles, tels que le riz, le sucre et d’autres denrées alimentaires de base, sont souvent vendus à des prix inférieurs sur le marché noir, ce qui crée une concurrence déloyale pour les agriculteurs légitimes.

L’idée de BongbongMarcos est d’effectuer des inspections rigoureuses avant l’expédition des produits agricoles, à la fois au niveau des ports et des points de vente. Ces inspections permettraient de vérifier l’origine des produits, de détecter d’éventuelles falsifications de documents et de s’assurer de la conformité aux réglementations en vigueur. L’objectif principal de cette proposition est de dissuader les trafiquants en rendant la contrebande plus difficile et risquée. En introduisant des contrôles plus stricts, Marcos espère réduire le volume de produits illégalement importés et protéger les intérêts des agriculteurs locaux.

Le plan compliqué de Bongbong Marcos

Cependant, certains experts soulèvent des préoccupations quant à la faisabilité et à la mise en œuvre de ces inspections préalables à l’expédition. Ils soulignent que cela pourrait entraîner des retards dans les opérations commerciales légitimes et augmenter les coûts pour les entreprises. Il faudrait également mettre en place des ressources adéquates, telles que des agents de contrôle supplémentaires et des équipements de détection sophistiqués, pour mener à bien ces inspections.

La contrebande de produits agricoles est un problème complexe qui nécessite une approche holistique. Outre les inspections préalables à l’expédition, il est important de renforcer les mesures de lutte contre la corruption, d’améliorer la coopération entre les organismes d’application de la loi et de sensibiliser le public aux conséquences néfastes de la contrebande sur l’économie et les moyens de subsistance des agriculteurs. Il reste à voir si la proposition de Marcos sera mise en œuvre et si elle contribuera efficacement à réduire la contrebande aux Philippines.

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Mines d’or artisanales au Zimbabwe

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Les mines d’or artisanales au Zimbabwe sont une bénédiction autant qu’un fléau pour l’économie du pays

Le Zimbabwe est l’un des pays les plus riches en termes de ressources naturelles en Afrique. Parmi ces ressources, l’or occupe une place prépondérante, et constitue l’une des principales sources de revenus pour l’économie du pays. Cependant, en raison de sanctions économiques imposées par certains pays occidentaux, le gouvernement zimbabwéen a recours à des méthodes illégales pour contourner ces sanctions. L’une de ces méthodes consiste en la contrebande tirée des mines d’or artisanales.

Une industrie clandestine florissante

Selon un rapport publié par Al Jazeera, le Zimbabwe est impliqué dans un commerce illégal d’or qui lui permet de contourner les sanctions économiques. Le pays exporte de grandes quantités d’or chaque année, mais seule une petite partie est exportée légalement. La majeure partie est exportée illégalement, principalement en Chine et en Inde.

La contrebande d’or est une activité illégale et dangereuse, qui implique souvent la participation de groupes criminels organisés et la corruption de hauts fonctionnaires. Cela pose également un risque pour les mineurs artisanaux, qui sont souvent exploités et exposés à des conditions de travail dangereuses.

Le rôle des mines d’or artisanales

Le rapport d’Al Jazeera souligne également que les mines d’or artisanales jouent un rôle crucial dans cette industrie clandestine. Ces mines sont souvent opérées par des mineurs qui travaillent de manière informelle, sans être enregistrés auprès des autorités et sans respecter les normes de sécurité. Les mineurs artisanaux sont souvent exploités par des intermédiaires, qui les paient des sommes dérisoires pour leur travail.

Cependant, l’exportation illégale d’or n’est pas seulement le fait de mineurs artisanaux. Les grandes entreprises minières ont également été impliquées dans ce commerce illégal. Certaines entreprises auraient falsifié des documents pour exporter de l’or illégalement. Le commerce illégal d’or a de graves conséquences pour le Zimbabwe. Le pays perd des milliards de dollars de revenus chaque année en raison de la contrebande d’or. De plus, la corruption qui accompagne souvent cette activité nuit à l’intégrité des institutions publiques et sape la confiance des citoyens envers leur gouvernement. Le renforcement des contrôles aux frontières et la collaboration internationale sont également essentiels pour lutter contre ce fléau. Bien que l’or soit une source de richesse pour le pays, son exportation illégale nuit à l’économie et à l’intégrité des institutions.

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Trafic d’or de l’ambassadeur zimbabwéen en Chine

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ambassadeur zimbabwéen

l’ambassadeur zimbabwéen en Chine accusé d’avoir participé à un réseau de trafiquants d’or dans le pays

Le trafic d’or est l’un des crimes transfrontaliers les plus lucratifs dans le monde, avec des réseaux complexes qui opèrent dans plusieurs pays. Les autorités zimbabwéennes ont récemment mis fin à l’un de ces réseaux de contrebande d’or en arrêtant leur ambassadeur en Chine. Les autorités chinoises ont également saisi plus de 500 kilogrammes d’or illégalement importé en Chine par le biais de ce réseau. Cet événement souligne une fois de plus l’ampleur et la complexité de la contrebande d’or dans le monde.

L’arrestation de l’ambassadeur zimbabwéen en Chine

Selon les autorités chinoises, le diplomate zimbabwéen, nommé Tawanda Mutasah, a utilisé son statut d’ambassadeur pour faciliter la contrebande d’or en Chine. Les enquêteurs ont découvert que Mutasah et ses associés avaient transporté plus de 500 kilogrammes d’or en Chine depuis le Zimbabwe entre 2018 et 2022. L’or a été revendu sur le marché noir chinois, où les prix sont plus élevés qu’au Zimbabwe.

La contrebande d’or est un problème mondial qui affecte les économies nationales et les communautés locales. Les pays africains sont souvent des cibles pour les trafiquants d’or en raison de la présence de gisements d’or riches et de gouvernements faibles. Les trafiquants utilisent souvent des documents de voyage falsifiés et des méthodes de transport sophistiquées pour faire passer l’or illégalement à travers les frontières.

La lutte contre la contrebande d’or

Les autorités chinoises ont été félicitées pour leur travail dans la lutte contre la contrebande d’or. En 2022, la police chinoise a arrêté 179 personnes soupçonnées d’être impliquées dans le trafic d’or, saisi plus de 3 tonnes d’or illégal et saisi plus de 100 millions de yuans (15 millions de dollars) en espèces.

L’arrestation de l’ambassadeur zimbabwéen en Chine a mis en évidence l’ampleur du problème de la contrebande d’or dans le monde. Les réseaux de contrebande d’or sont complexes et difficiles à démanteler, mais les autorités continuent de travailler dur pour lutter contre ce crime transfrontalier. La coopération internationale et les efforts conjoints de tous les pays concernés sont essentiels pour mettre fin à la contrebande d’or et protéger les économies nationales et les communautés locales.

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